Le Short Ban Européen durant la crise du Coronavirus.

Le 17 mars 2020, la France, l’Italie, l’Autriche, l’Espagne et la Grèce ont mis en place un short ban selling. Il s’agit d’une interdiction de shorter un certain nombre de titres.

L’idée au départ est d’empêcher les excès de certains spéculateurs, notamment les fameux hedge funds, d’utiliser les Ventes A Découvert, c’est à dire racheter dans le futur un titre avec l’espoir que le cours soit plus bas.

Le régulateur français, l’AMF, a mis un short ban selling sur la très grande majorité des valeurs françaises. Et cette semaine, l’AMF a décidé de prolonger d’un mois (minimum) le short selling ban afin de participer à la « stabilité des cours ».

En pratique, çà marche?

A court terme, oui. En effet, le 12 mars et le 16 mars 2020, le CAC a connu pour la première fois de son histoire deux baisses journalières de plus de 10%. Dans le marasme général, l’AMF et l’ESMA annoncent des short ban le 17 mars, ce qui a rassuré à court terme.

Mais sur du moyen terme, pas vraiment. Ainsi, durant la crise de 2008, tout comme celles des PIGS en 2011 et 2012, les short ban, notamment sur les banques n’ont pas du tout endigué la baisse dans la durée, au contraire, elles ont réduit la liquidité et amené des ventes forcées.

En outre, mettre un short ban limite généralement le retour des acheteurs. Ainsi, en mars / avril 2020, les indices américains S&P500 et Nasdaq tout comme le Dax ont bien réagi sans avoir mis en place de short ban, et ils ont nettement mieux rebondi. Et malgré le short ban, les banques françaises ont à nouveau plongé à partir du 27 mars, les ventes massives se sont multipliées pour compenser l’absence de couverture que proposaient les Ventes A Découvert ou les ETF inverse comme le BX4.

Pourquoi poursuivre le short ban est-il un mauvais signal ?

Un short ban selling doit rester temporaire. Le faire durer dans le temps, c’est donner un très mauvais signal pour les fonds de pension et les institutionnels. En gros, les acteurs et autorités considèrent que leur marché ne peut se réguler par lui-même. En conséquence, les mécanismes de couverture n’étant plus respectés, un institutionnel risquera de sortir ses positions, qui auront un réel impact sur les cours, et entraînera rapidement dans son mouvement les autres institutionnels. C’est un cercle vicieux qui pénalisera les maillons faibles, au profit des autres marchés considérés comme plus stables et plus liquides.

Il est fort probable que d’ici quelques mois, les indices ayant appliqué le short ban comme le CAC français soient malheureusement en retard comparés aux homologues américains et allemands. En effet, dans une logique internationale, pourquoi garder des belles valeurs comme Airbus, L’Oreal si on ne peut plus se couvrir? Autant les vendre directement… Pour ne malheureusement plus revenir… Quand c’est vendu, on ne revient plus, pour ne pas se dédire!

Que faire alors?

A priori, faire comme les Américains ! Mettre des mécanismes de coupure des shorts des futures lorsqu’ils atteignent -5 et -7%! Cela semble a priori plus efficace que de réduire la liquidité des titres.

Le « Short Ban » : une fausse bonne idée ?

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